Normes masculines et résultats en matière de santé mentale chez les personnes GBT2Q au Canada

De plus amples recherches sont nécessaires pour comprendre les relations entre les expériences d’homophobie, de biphobie, de stigmatisation et d’identité de genre et les résultats négatifs en matière de santé mentale chez les hommes gais, bis, trans et queer et les personnes bispirituelles et non binaires (GBT2Q). Les résultats d’une nouvelle étude menée par Qollab en collaboration avec le CBRC lèvent le voile sur la pression de se conformer aux normes masculines et les résultats en matière de santé mentale des personnes GBT2Q vivant au Canada. L’étude utilise les données de l’enquête Sexe au présent 2019 du CBRC (avec une taille d’échantillon d’environ 9 000 personnes), la plus grande enquête sur les personnes GBT2Q au Canada.

Plus de la moitié des répondants (56 %) de l’enquête Sexe au présent 2019 ont subi une pression de se conformer aux normes masculines. Cette pression était exceptionnellement élevée chez les répondants de moins de 30 ans (72 %), s’identifiant comme personnes autochtones (65 %) ou vivant avec un handicap (64 %). Cette pression était également plus fréquente chez les hommes qui revendiquaient une sexualité pansexuelle (63 %) ou queer (79 %). De plus, la plupart des répondants trans (81 %) et non binaires (81 %) ont déclaré subir une pression de se conformer aux normes masculines. Ce chiffre est également élevé chez les hommes qui ont décrit leur expression de genre comme étant fluide (73 %), androgyne (70 %) et féminine (63 %).

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Quant à la provenance de cette pression, la réponse la plus fréquente était la société en général (49 %), suivie de leur entourage (28 %), puis des autres personnes gaies, bisexuelles ou queer (24 %).

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Le nombre élevé de personnes GBT2Q qui subissent une pression de se conformer aux normes masculines est préoccupant, car ces pressions menacent leur bien-être. Les hommes qui ont déclaré subir ce type de pression étaient plus susceptibles de souffrir de dépression (25 % contre 14 %), d’anxiété (32 % contre 17 %) et d’une santé mentale autoévaluée passable/mauvaise (35 % contre 20 %). Il est important de noter que les gens qui subissaient ces pressions de sources multiples (p. ex. de la part de la société en général et de leur entourage) étaient particulièrement à risque de vivre des résultats négatifs en matière de santé mentale.

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Ces résultats indiquent que les interventions futures qui modifient les normes et réduisent la pression d’adopter un comportement masculin pourraient atténuer l’impact sur la santé mentale des personnes GBT2Q. Cette pression est omniprésente et touche une personne GBT2Q sur deux. Des recherches supplémentaires sont donc nécessaires pour mieux comprendre comment le bien-être des hommes GBT2Q est affecté par les relations complexes entre la pression de se conformer aux normes masculines, l’homophobie/la biphobie, la femmephobie et d’autres formes de stigmatisation.

Par Sarah Cooper

Sarah Cooper est assistante de recherche au sein de Qollab, un laboratoire de recherche participative à Montréal qui travaille en collaboration avec la communauté 2S/LGBTQIA+ pour décrire et comprendre les enjeux de santé mentale et de consommation de substances bispirituels et LGBTQIA+. Le travail particulier de Sarah avec le laboratoire consiste à comprendre l’impact de l’expression du genre et de la pression de se conformer aux normes masculines sur la santé mentale des hommes issus de la diversité sexuelle et de genre pour mieux sensibiliser le public à cet enjeu.

Available in English.

CBRC

À propos de CBRC

Le Centre de recherche communautaire (CBRC) promeut la santé des personnes issues de la diversité sexuelle et de genre par le biais de la recherche et du développement d’interventions.
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