Les personnes queers, trans et bispirituelles doivent être au cœur de la recherche et de la promotion en santé mentale

Il est impossible de croire encore aujourd’hui que les problèmes de santé mentale ne touchent qu’un petit nombre de personnes. Surtout depuis la pandémie de COVID 19, le grand public réalise que les besoins et les crises en matière de santé mentale concernent tout le monde. La pression quotidienne entraîne de l’anxiété, de la dépression, du découragement et de la difficulté à apprécier les choses qui, auparavant, nous motivaient et nous procuraient de la joie.

Tout un chacun peut subir ce type de stress, mais les personnes queers, trans et bispirituelles sont plus souvent et plus longtemps confrontées à de tels problèmes, et les conséquences sont généralement plus graves. Il n’y a là rien de bien nouveau pour les membres de la communauté 2S/LGBTQ+ : soit nous souffrons de tels problèmes, soit nous soutenons nos pair·e·s qui en sont victimes, ou encore nous avons lu des statistiques et des gros titres inquiétants dans les médias, sur Internet ou dans des articles universitaires.

De nombreuses recherches brossent en effet un portrait peu reluisant de l’état de la santé mentale au sein de la communauté 2S/LGBTQ+ : nous sommes plus susceptibles de souffrir de solitude, de dépression et d’anxiété, de développer des troubles alimentaires, de consommer des drogues ou d’avoir une image négative de notre corps. Les tentatives de suicide sont aussi plus fréquentes chez les personnes queers et trans, en particulier les adolescent·e·s et les jeunes adultes. Comme c’est souvent le cas, ces taux sont encore plus élevés parmi les minorités au sein de la communauté, notamment les personnes 2S/LGBTQ+ autochtones, noires ou racisées, les personnes trans, non binaires ou de diverses identités de genre, les nouveaux·velles arrivant·e·s et les immigrant·e·s, ou encore les personnes vivant avec un handicap ou un problème de santé chronique.

Ces études sont pénibles à lire, d’autant que les plus visibles d’entre elles se concentrent uniquement sur les problèmes et sont principalement destinées à d’autres spécialistes. Si vous êtes un membre de la communauté que ces recherches inquiètent, et que vous souhaitez vous renseigner sur les enjeux de santé mentale touchant les personnes queers, trans et bispirituelles, il vous est peut être difficile de savoir par où commencer.

C’est pourquoi nous nous réjouissons de diffuser ce mois-ci une nouvelle série de ressources sur la santé mentale des communautés 2S/LGBTQ+ au Canada. Les fiches publiés résument les dernières recherches et données probantes sur la santé mentale des personnes bispirituelles, trans et queers. Au cours du mois de mai, nous publierons quatre fiches d’information qui expliquent et contextualisent plusieurs enjeux clés touchant les personnes 2S/LGBTQ+. Ces ressources visent un lectorat non universitaire, par exemple les organismes communautaires, les prestataires de services et les décideurs politiques.

Coping_FR.pngCliquez ici pour lire le premier fiches d’information

Ces fiches d’information sont une introduction aux recherches et les données existantes sur divers enjeux de santé mentale : l’isolement et les liens sociaux, le stress minoritaire et les mécanismes d’adaptation, les obstacles aux services de santé mentale, et les considérations propres aux personnes 2S/LGBTQ+ minoritaires. Dans un langage simple, chaque fiche d’information décortique et résume les études universitaires pertinentes et propose des pistes de solutions pour améliorer les politiques et les pratiques au sein de nos communautés.

Ces ressources s’inscrivent dans le cadre d’une initiative plus large du CBRC, financé par l'Agence de la santé publique du Canada, qui vise à renforcer les connaissances et les compétences de la communauté et à encourager son implication dans le domaine de la santé mentale 2S/LGBTQ+. Le milieu de la recherche ne peut se contenter d’étudier les principaux problèmes de santé mentale de nos communautés; pour que les politiques et les pratiques des prestataires évoluent véritablement et répondent aux divers besoins des personnes 2S/LGBTQ+, il faut que les populations en question développent elles-même les politiques et mènent les recherches. Ces efforts peuvent alors se transformer en amélioration tangible.

En effet, si d’importants défis en matière de santé mentale restent à relever au sein des communautés 2S/LGBTQ+ et que les obstacles aux services de santé sont considérables, les personnes concernées se sont toujours montrées capables d’unir leurs forces et de se soutenir. Elles savent s’organiser pour remédier aux problèmes touchant leur santé et leur bien-être avec soin et créativité. Il faut miser sur cette histoire et ces forces, sans quoi les efforts déployés sont condamnés à être limités ou mal dirigés, voire néfastes. Rien sur nous sans nous.

Au cours des prochains mois, nous lancerons des ressources et des programmes qui permettront aux personnes et aux organismes 2S/LGBTQ+ de mieux comprendre les besoins de la communauté et d’y répondre adéquatement. Nous souhaitons aussi encourager des conversations sur la santé mentale qui soient libérées de tout mythe et de toute stigmatisation. C’est avec enthousiasme que nous mettons sur pied ces initiatives, qui vont du renforcement des compétences et des capacités entre pair·e·s aux campagnes sur les urgences politiques en matière de santé mentale 2S/LGBTQ+ à la création de nouveaux rapports de recherche. Nous espérons qu’elles contribueront à placer les personnes queers, trans et bispirituelles aux commandes des efforts entrepris pour améliorer notre santé mentale 2S/LGBTQ+ au Canada.

L'Agence de la santé publique du Canada finance les initiatives en santé mentale menées par le CBRC qui visent à soutenir la santé mentale des communautés les plus touchées par les impacts de la COVID-19. Consultez le communiqué de presse du Gouvernement du Canada pour plus d'information.

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CBRC

À propos de CBRC

Le Centre de recherche communautaire (CBRC) promeut la santé des personnes issues de la diversité sexuelle et de genre par le biais de la recherche et du développement d’interventions.
Les personnes queers, trans et bispirituelles doivent être au cœur de la recherche et de la promotion en santé mentale 2S/LGBTQIA
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